C’est avec une grande tristesse que nous venons d’apprendre de décès de notre collègue et ami Sérgio Santos Mühlen, de l’Université de Campinas (Brésil).
Même si l’Université de Campinas (Unicamp) n’était pas officiellement membre du Laboratoire International Associé James Clerk Maxwell, Sérgio avait été associé depuis le début (2008) à cette coopération franco-brésilienne intense. Il a notamment été Professeur invité à l’ECL en 2011, et il représentait son Université à l’inauguration du LIA, à l’EP-USP (São Paulo) à la fin de la même année.
Ingénieur du l’Unicamp en 1982, il y passe un Maestrado en 1985. Il vient ensuite en France pour son doctorat (en ingénierie biomédicale) soutenu en 1989 à l’Institut National Polytechnique de Lorraine. Il retourne alors à Campinas comme enseignant à la Faculté de Génie Electrique et de calcul scientifique, où il est nommé Professeur "Livre-Docente" en 2003. Son enseignement et sa recherche portent sur les équipements médicaux-hospitaliers, les ultrasons de puissance, l’ingénierie clinique, la gestion des risques et ressources hospitalières, les interférences électromagnétiques dans le domaine de la santé, et les effets biologiques des rayonnements.
Son approche globale des problématiques est bien illustrée par la création au sein même de l’Université d’un centre de technologie dédié au CHU de l’Unicamp, qui permet d’une part d’assurer la maintenance (notamment la maintenance préventive) rapprochée des équipements de pointe de l’hôpital par des techniciens formés par les fabricants, d’autre part d’obtenir ces équipements à des prix très inférieurs au marché (les achats se faisant hors garantie), enfin de disposer d’une plate-forme technologique "réelle" pour la formation des étudiants en ingénierie biomédicale.
Il a été membre, puis vice président, du Comité d’Ethique de l’Unicamp, et Président du Comité d’Ethique de l’Institut Boldrini (traitements des cancers des enfants). En vue de sa retraite, il avait été à partir de 2014 l’un des initiateurs du projet "Vila ConViver", qui cherchait à imaginer une approche globale mais pragmatique des problématiques du vieillissement : architecturale, sociale, économique et médicale. Il pensait l’appliquer à sa propre vieillesse, qu’il ne connaîtra malheureusement pas.
Nous nous souvenons avec émotion de sa grande intelligence, de son exceptionnelle maîtrise de notre langue apprise pendant sa thèse à Nancy, et dont il n’avait, 25 ans après, oublié aucune des subtilités ; de sa curiosité constante à vouloir tout comprendre de notre pays (cinéma, littérature, politique, ...) au point qu’il en savait généralement plus que nous ; de son franc-parlé associé à une grande gentillesse.